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Publications
Les photos font
partie de fonds documentaires privés ou associatifs. |
Les Rencontres du Clapas
Journées conviviales de rencontres et d'échanges autour du patrimoine
Les Rencontres constituent une journée d’intérêt exceptionnel pour les
associations présentes qui ont ainsi la possibilité d’échanger sur leurs
actions et leurs pratiques. La journée se déroule d'après la trame suivante :
- présentation par chaque association de ses activités, ses projets et ses
préoccupations ; Les 9es Rencontres du Clapas
Le 25 Novembre 2017, ces rencontres amicales entre les associations du groupement et d’autres associations qui se consacrent au patrimoine ont été organisées par l’association du Patrimoine de Forcalquier autour du thème : « Châteaux, tours et murailles en Pays de Forcalquier » Mme Denise Ciuti, présidente du Patrimoine du Pays de Forcalquier accueille les participants et remercie la mairie de Forcalquier qui a aimablement prêté la salle Pierre Michel pour permettre le déroulement de cette journée.
Puis Mme Christiane Ducroux, présidente du Clapas, introduit cette journée des 9es Rencontres du Clapas dont le thème a été proposé par Mme Jeanine Bourvéau qui en assurait également l’organisation avec l’aide de Mme Sandrine Claude, archéologue. Elle les remercie, ainsi que tous les participants, maires ou responsables des associations adhérentes qui ont accepté de parler des sites castraux de leurs villages, et les professionnels des services d’archéologie ou des archives du département qui ont bien voulu intervenir lors de ces rencontres.
Mme Sandrine Claude, archéologue au service archéologique de la ville d’Aix, exprime sa satisfaction de voir l’archéologie mise en valeur par cette journée grâce au Clapas et remercie Mme Jeanine Bourvéau qui en a donné l’impulsion et avec qui elle y a travaillé.
Elle introduit ensuite tour à tour les interlocuteurs invités à parler des sites :
M. Michel Benedetto, de l’association Les Amis de Villeneuve, présente « Les remparts et le château de la Roche Amère » Le site castral de la Roque de Volx, perché à 585 mètres, domine le village de Villeneuve et est situé sur une éminence abrupte et stratégique qui contrôlait au Moyen âge la route située dans la vallée du Largue entre Forcalquier et la Durance. Il appartenait au XIIe siècle aux seigneurs de la Roque de Volx qui en 1126 faisaient soumission aux seigneurs de Forcalquier. Sur le site, il ne reste que les ruines du château fort construit vers la fin du XIe siècle avec un donjon imposant et des restes de murailles, plus quelques ruines du vieux village de la Roque. Légèrement en contrebas, à 200 mètres du château, se trouve la très belle chapelle du XIIe siècle, Notre-Dame de la Roche, restaurée récemment, qui a été construite sur le même plan que celle de Saint-Martin-Les-Eaux. En 1443, à cause des difficultés d’accès et probablement du manque d’eau, le village médiéval s’est déplacé vers le village bas de Villeneuve et tout le site de la Roque a été délaissé. Le rocher de la Roche Amère, sur lequel est bâti le site castral, est exploité depuis 1950 en tant que carrière.
Mme Françoise Keller, de l’association Patrimoine de Vachères, présente « Les remparts et le château de Vachères » Le village de Vachères est perché à 830 mètres et domine tout le paysage. Au Xe siècle, le lieu appartenait aux seigneurs de Simiane qui deviennent les Vaquieras, puis de Vachères. Sur le site du castrum, il reste peu d’éléments du Moyen âge et c’est une construction récente qui a remplacé le château au sommet du village. Cependant, on trouve encore des éléments de remparts du XIIIe siècle avec des archères, trois bouches à feu dans la tour de guet qui était insérée dans la courtine. De l’église Saint-Christophe médiévale, qui était d’abord hors les murs du bourg puis insérée dans la deuxième ligne de remparts, il ne subsiste que quelques murs. Dans les sous-sols du village, on trouve encore de belles caves voûtées du Moyen âge qu’il serait intéressant d’étudier, mais aujourd’hui l’allure générale du village de Vachères est plutôt celle d’un beau village du XVIe siècle.
Mme Mireille Bor, maire de Saint-Maime, présente « Le château de Saint-Maime et sa chapelle castrale » Le village de Saint-Maime a changé plusieurs fois de nom au Moyen âge parmi lesquels on trouve Saint-Maxime. Le site castral dominant le passage entre Dauphin et la Durance et qui couvre une superficie de 6 000 m2 a été classé en 1963 et 2009. Du château du XIIe siècle appartenant aux comtes de Forcalquier, il subsiste principalement un donjon octogonal couvert de lauzes. À proximité, se trouve la très belle chapelle Sainte-Agathe du XIIe siècle qui a été soigneusement restaurée et conserve à l’intérieur des peintures romanes de grand intérêt, notamment autour du chœur un Christ avec les apôtres, ainsi que des frises sculptées et des décors peints. Le grand séisme de 1909 a détruit une partie du vieux village haut laquelle n’a pas été reconstruite.
Mme Jeanine Bourvéau, de l’association Patrimoine du Pays de Forcalquier, présente « Nouveaux éléments sur le château des Ybourgues »
Ce château, situé sur la commune de Limans dans la vallée de la Laye, est
une propriété privée qui a été magnifiquement restaurée. Il est construit
au XIIIe siècle par les évêques de Sisteron. Il est constitué
de trois corps de bâtiments disposés autour d’une cour et construits en
petit appareil avec des chaînages d’angles en pierre de taille. Le
bâtiment situé au sud, sur lequel on peut voir des fenêtres à meneaux et
une tourelle avec une archère, servait de logement pour les évêques. En
rez-de-chaussée, se trouve une grande salle voûtée en arc brisé de
27 mètres de long dont le mur nord est muni d’une belle porte en arc
brisé. Plaquée sur cette façade nord du bâtiment, une rampe donne accès à
l’étage supérieur où l’on pénètre, par une autre porte en arc brisé, dans
une grande pièce, probablement la camera de l'évêque, qui était
munie d'une cheminée.
Mme Marie-Louise Mangin et Mme Mireille Mégel, de l’association Histoire et Patrimoine Peyruisiens, présentent « 1597, projet de construction d’un rempart au château de Peyruis » Lecture est faite d’un « prix-fait », daté du 7 mai 1597, par lequel François de Foresta, seigneur de Peyruis et conseiller au Parlement de Provence, commande à un maçon de Montfort, nommé Jean Lombard, la construction d’un rempart pour protéger son château côté ouest suite à une invasion durant les guerres de religion. Le « prix-fait » décrit une construction d’une hauteur de 12 pans (3 mètres) et d’une largeur de 2,5 pans (63 centimètres environ) en partie basse et donne un grand nombre de détails concernant la fourniture des pierres et de la chaux nécessaires à la construction ou le délai de démarrage des travaux et de livraison. Le 1er octobre de la même année, un autre contrat, passé devant notaire avec le consulat de Peyruis quelques temps après, prévoyait la quantité de bois du village qui serait utilisée pour la fabrication de la chaux dans trois fours communaux et devant être livrée pour la construction du rempart. On ne sait si le rempart a été réalisé, d’autant qu’on n’en retrouve pas de trace au sol. Peut-être aurait-on la réponse à cette question en interrogeant les archives du notaire pour voir si une quittance a été délivrée au maçon.
Mme Corinne Poty et Mme Cécile Teissier, de l’association Histoire et Patrimoine Peyruisiens, présentent « étude du château de Peyruis par les élèves de l’ENSG (école de l’IGN à Forcalquier) »
En 2015, des élèves de l’ENSG ont travaillé sur le site du château de
Peyruis dans le cadre de leur mémoire d’étude. Ils ont collecté des
centaines de photos aériennes du site et des ruines à l’aide de drones et
procédé à ne nombreux relevés laser qui leur ont permis de s’entrainer à
les décrypter, analyser et exploiter au moyen de logiciels très
sophistiqués et réservés initiés. Ce travail de géomatique permet
d’acquérir, de représenter, d’analyser et d’intégrer des données
géographiques afin de les traiter par ordinateur et de les diffuser. Ces
techniques permettent de reconstituer des images en trois dimensions comme
pourrait le percevoir l’œil humain. Mais la somme d’informations récoltées
ne peut être étudiée, analysée et interprétée que par des professionnels
et spécialistes. Il est donc souhaitable que les archéologues du
département puissent être associés à ces recherches afin de conserver les
données relevées, inexploitables par les associations qui ne disposent pas
des outils nécessaires.
Sandrine Claude, archéologue du service archéologique de la ville d’Aix-en-Provence et auteur du « Château de Gréoux » - publié par la DAF - présente « Les sites castraux en limite de la seigneurie de Manosque » Entre les XIe et XIVe siècles, la seigneurie de Manosque compte neuf églises sur son territoire en Val de Durance et plusieurs castra (pluriel de castrum). La ville basse, qu’on appelle d’abord « villa » puis « bourg » au XIIe, se développe à partir du XIIIe. Du castrum du Mont d’Or, ou castrum de Manosque, il subsiste encore un donjon, les ruines d’une petite enceinte cantonnée de deux tours, les vestiges d’une église Saint-Martin du XIIIe. Le site a été fouillé en 1994 montrant qu’il existait un bourg médiéval au pied. En 1149, le comte de Forcalquier le cède aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui y installent une grosse commanderie. Le castrum de Toutes Aures, à l’ouest de Manosque, était situé sur une petite sommité, mais il n’en reste rien. Enfin, sur le castrum de Montaigu, situé en limite de Volx, on trouve encore des restes de tour et de murailles. Ces castra se sont probablement vidés de leurs habitants au cours du XIIIe siècle, ceux-ci choisissant d’habiter dans la ville basse pour plus de commodités et parce qu’ils pouvaient y bénéficier des avantages liés au consulat autorisé dans le bourg. Vers 1350, la peste chasse aussi les habitants des campagnes vers la ville basse qui grandit énormément. Sur l’actuelle place du Terreau, se dressait au Moyen âge le château d’origine comtale, transformé vers 1250 en palais des Hospitaliers. C’était une vaste demeure quadrangulaire ouverte sur cour, flanquée de tours et entourée de fossés et de murailles, qui devait ressembler à celui de Puimoisson. Le palais a été détruit en 1793.
M. Jaque Dalcant et M. Luiggi Corraro de l’association du Patrimoine de Château-Arnoux-Saint-Auban présentent « Château Arnulf, le château perché » La première datation du castrum Arnulfi remonte à 1150. Aujourd’hui démoli tout comme l’ancien bourg de Villevieille à ses pieds, il était bâti sur la colline de Saint-Jean, qui domine l’actuelle ville de Château-Arnoux construite dans la plaine de la Durance. À l’ouest de la colline, on trouve encore une chapelle Saint-Jean-Baptiste du XVIIe siècle, bâtie sur les fondements de l’ancienne chapelle castrale. Du château probablement détruit par Bertrand de Turenne, il reste seulement quelques restes de murs et des pierres taillées. À vingt mètres en contrebas du château, on voit aussi d’importantes citernes voûtées dont on ne connait pas la datation. Faisaient-elles office de réserve d’eau au Moyen âge pour approvisionner le château ou sont-elles postérieures ? D’importantes recherches restent encore à faire sur le site.
Mme Camille Feller, maire de Montlaux, présente « Le vieux village de Montlaux » Appelé Montlaurs sur la carte de Cassini, le village de Montlaux, qui était bâti sur un éperon rocheux escarpé, a été transféré en 1806 et installé en contrebas du vieux village, à l’endroit appelé Hameau des Jacons où venait d’être reconstruite la chapelle Saint-Jacques. Cité dès 1203, le village était un fief ecclésiastique dépendant de l’abbaye de Cruis, puis acheté en 1553 par l’évêque de Sisteron. En 1204, Pons de Montlaux, troubadour, écrivait des chansons. Dans la région riche en eau, on trouvait jusqu’à 16 moulins sur son territoire traversé par le Lauzon, dont le plus ancien datait du XIIIe siècle. Ils fonctionnèrent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le cadastre napoléonien montre qu’il y avait encore, en 1832, de nombreux édifices érigés sur le site du vieux village : une grande église avec son cimetière, une seconde chapelle, une tour ou pigeonnier et une fontaine encore en place. Or, depuis cette époque et jusqu’aux années 2000, le site castral a été pillé, servant de carrière de pierres avec lesquelles, entre autres, le village du bas a été construit. Les remparts sont encore visibles, mais la tour médiévale qui subsiste sur le site a été déclarée en péril tant son état est dégradé. La volonté de l’équipe municipale est de tout faire pour sauvegarder ce qui peut l’être encore.
Mme Angélique Pasternak des Amis des Arts et Mme Dominique Fouilloy-Peyric (les fouilles) présentent « Château et remparts de Reillanne » Cités dès le Xe siècle, les « villas » situées dans la vallée, le long de la Via Domitia, forment un vaste territoire appelé au Moyen âge la Vallée de Reillanne, incluant aussi plusieurs villages voisins. Elle appartient à la famille de Mayeul, puis aux Reillanne et fait partie de la viguerie de Forcalquier. Au fil des successions, le domaine s’effrite et, dès la seconde moitié du XIIe siècle, la seigneurie de Reillanne est partagée en neuf coseigneuries. Du castrum, situé au sommet de la butte Saint-Denis, il ne subsiste que peu de vestiges. Accolé à l’église Saint-Denis du XIXe et reconvertie en clocher, on trouve une tour du XIIe siècle, avec une porte romane couverte d’un arc en plein cintre. De la chapelle castrale du Moyen âge, il ne reste qu’un chevet plat en pierre de taille couvert d’une voûte en plein cintre. Elle a été confortée, vers la fin du XVe ou XVIe siècle, par une tour clocher. Des deux lignes de remparts autour du turnus et du burgus, ne subsistent que deux portes ouvrant encore sur la partie ancienne de Reillanne, ainsi qu’une porte Saint-Pierre qui donnait accès au turnus. Les fouilles réalisées en 2000 et 2001 sur la plateforme Saint-Denis ont permis de retrouver, entre autres, les restes d’une maison forte. On peut penser que sur le site castral se concentraient des habitations nobles possédant leur propre chapelle, topographie due au morcellement de la seigneurie de Reillanne partagée entre plusieurs coseigneurs.
Mme Dominique Fouilloy-Peyric, archéologue présente « Château de Céreste » Céreste est situé sur la via domitia et placée à la jointure des ruisseaux du Calavon, de l’Encrême et de l’Aiguebelle. Dans le contrebas du village, on trouve le prieuré de Carluc sur le site d’une ancienne nécropole, lieu de culte séculaire avec son église Notre-Dame du XIIe siècle qui dépendait de l’abbaye de Montmajour. Le château, qui domine au nord le village de Céreste, est du XIIe siècle et devait être entouré d’une double enceinte dont l’ancienne voie royale, devenue nationale, suit le contour externe. L’actuelle mairie est bâtie sur ce rempart. Au XIVe siècle, la famille de Sabran est seigneur de Céreste. Du château, il reste la tour de la Vizette avec un bel angle de pierres taillées. Des remparts, il ne subsiste que quelques parties avec archères et corbeaux et une porte, la porte Notre-Dame du XIIe siècle qui contrôle l’entrée nord-ouest du village. On trouve aussi une tour et à l’ouest, un bâtiment autour de la basse-cour nommé « garde-robe ». Une belle maison romane du XIIe, classée, est conservée à l’intérieur du vieux bourg avec des fenêtres romanes. Plus tardivement le château a été étendu et des fouilles ont été entreprises sur cette partie du bâtiment XVIIIe près de la porte Notre-Dame pour retrouver, mais sans succès, l’emplacement de l’église Notre- Dame citée dans les textes.
M. Patrick Claude, de l’association Au pied du Mur à Mallefougasse présente « Une expérience alsacienne » Ayant vécu de nombreuses années en Alsace, Patrick Claude a participé, aux côtés de Mathias Hassler et d’autres volontaires, à la sauvegarde des châteaux du Bas-Rhin en créant une association : « Les veilleurs des châteaux ». Le but était de vérifier chaque année l’état des châteaux forts de la région, de mettre en commun du matériel afin d’aider les associations dans leurs travaux de sauvegarde, de trouver des fonds pour restaurer et de former les bénévoles aux techniques de fouilles et de restauration. Des partenariats ont été signés avec des entreprises pour du prêt de main d’œuvre salariée, ainsi qu’avec les collectivités territoriales et les propriétaires des châteaux. Des journées découvertes étaient également organisées pour collecter des fonds. La restauration du château de Schoeneck est un bon exemple de la réussite de ces partenariats puisqu’elle a permis de remonter une partie des remparts de ce château détruit par ordre de Louis XIV. Les travaux ont également dégagé le puits taillé dans le rocher et profond de 20 mètres qui avait été bouché et dans lequel on a retrouvé des sculptures et des vestiges intéressants. Les châteaux de Provence n’ont pas les mêmes caractéristiques que ceux d’Alsace, mais ce type de partenariat pourrait être organisé dans notre région en fédérant les associations du Patrimoine. M. Jean Christophe Labadie, directeur des archives départementales des AHP présente « Une source méconnue : les biens nationaux de 2e origine durant la Révolution française »
Les biens des nobles ayant émigré à l’étranger et qui ont été saisis pendant la Révolution sont appelés dans les archives nationales « biens de 2e origine » tandis que ceux du clergé étaient nommés de 1re origine. Lors de leur saisie et avant d’être revendus par l’état, ils ont fait l’objet d’un inventaire, d’une description très précise et d’une évaluation, le tout riche d’enseignements pour la connaissance du niveau et du mode de vie de la noblesse de la région. L’exemple est donné par le patrimoine saisi de M. Joseph Palamède de Forbin, seigneur de Janson, demeurant à Paris et parti en exil en juin 1789. Par exemple, il possédait le moulin de Montfuron, le château d’Ongles, le château de Villemus, qui avait déjà été démoli par la population avant que l’inventaire ne soit réalisé et où restait seulement la ferme, le château de Sigonce qui fut découpé en six lots avant d’être revendu. Les inventaires font également la description minutieuse du mobilier qui meublait chaque pièce, avec leur valeur estimée. Ces listes, complétées par les informations sur les acquéreurs de ces biens saisis, nous font donc découvrir aussi la nouvelle génération des possédants qui a remplacé la noblesse après la Révolution.
M. Vincent Buccio du service départemental d’Archéologie présente « Fouiller une agglomération fortifiée, pour quoi faire ? » À partir des fouilles en cours sur le site de Petra Castellana, agglomération médiévale qui domine Castellane, le propos est de présenter une méthodologie du travail de l’archéologue. Cela commence par la présentation du site fouillé (il s’agit d’une parcelle située entre l’ancien castrum de Roc et la cité de Petra Castellana) et les raisons de ces fouilles (ici le projet Trace européen qui a sélectionné et permis cette deuxième campagne de fouilles). Puis se pose la question de la conservation des éléments que l’on met au jour pour éviter les pillages ultérieurs qui détruiraient irrémédiablement toutes les informations découvertes. L’étude archéologique permet de reconstituer ou de confirmer l’histoire du lieu (par exemple la découverte de boulets de canon prouve que le site a été assiégé) et sert également à éprouver les grandes thèses des historiens. Des outils techniques apportent une aide à la compréhension des archéologues, en particulier les photos aériennes disponibles sur le site de l’IGN. La démarche des archéologues a évolué dans le temps et l’archéologie est plus légère aujourd’hui : au lieu de fouiller intégralement un site, on laisse de la matière aux générations futures en évitant de mettre au jour des vestiges qui ne pourraient pas être protégés. L’archéologie professionnelle impose un cadre très strict : la règlementation, la formation, le financement, la conservation des sites fouillés. Elle ne peut donc intervenir partout et les amateurs bénévoles des associations du Patrimoine peuvent eux aussi enrichir la connaissance des sites en étudiant les cartes IGN et en faisant des relevés topographiques des lieux à partir des cadastres anciens ou en faisant des recherches historiographiques.
M. Mathias Dupuis, chef du service départemental d’Archéologue intervient en dernier lieu : De cette journée autour des châteaux, tours et murailles en pays de Forcalquier, il tire plusieurs réflexions : - la richesse et la diversité des vestiges conservés dans la région ; - la fréquence des déplacements de populations qui ont déserté d’anciens villages ou agglomérations fortifiées. Cela fait un grand nombre de sites à étudier et à conserver ; - la différence de conservation des sites castraux, entre ceux qui sont dans des villages encore habités et ceux qui ont été abandonnés et entre ceux qui sont privés et ceux qui sont publics ; - la région n’est pas un pays de grands châteaux et souvent les coseigneuries ont abouti à un patrimoine différent moins spectaculaire et plus difficile à valoriser et à conserver ; - on possède un grand héritage archéologique avec ces sites, mais souvent il y manque la synthèse ; - le questionnement scientifique est important et on recherche la datation alors que souvent la chronologie est plus importante pour connaître l’évolution des sites ; - on connaît peu de choses sur les habitants avant les Xe et XIe siècles et des travaux sont en cours pour étudier cette période (par exemple : Daniel Mouton, archéologue qui travaille à Allemagne-en-Provence sur trois sites dont un antérieur au Xe siècle) ; - il existe un lien fort entre l’habitat fortifié et les églises ; - il est souvent difficile de voir les évolutions du bâti et de dater les critères stylistiques, surtout dans cette région où des techniques et des styles ont pu perdurer plus longtemps.
En conclusion : - Les sites de la région sont assez bien connus et les services archéologiques de la région PACA, qui ont peu de moyens, sont plutôt concentrés sur la région de Senez qui a été moins fouillée. - Le rôle des associations de bénévoles est donc primordial. Ces derniers peuvent analyser des textes anciens et des documents cartographiques pour enrichir encore les données sur le terrain, à l'exclusion de toute fouille même légère en dehors de celles faites sur des sites autorisés et sous la direction des archéologues des services spécialisés. Il serait bon que l’état organise des sessions de formation pour les particuliers. - Il faut aussi multiplier les initiatives et les rencontres comme celles d’aujourd’hui pour faire émerger de nouveaux projets et partager les connaissances. Chaque année, les journées d’archéologie de Digne vont dans ce sens ; - Enfin, le rôle des élus locaux est primordial pour valoriser et sauvegarder les sites patrimoniaux et pour faire remonter les problèmes de conservation du patrimoine vers le département ou la région.
Pour terminer cette journée Mme Christiane Ducroux, présidente du
Clapas, remercie une fois encore tous les intervenants, les participants
et ceux qui ont aidé à organiser cette journée passionnante. cliquer sur les images Les
8e
Rencontres du Clapas La présidente du Clapas, Christiane DUCROUX ouvre les Rencontres en présentant ses remerciements à Monsieur Patrick VIVOS venu accueillir les participants et à Madame Corinne POTY, présidente de l’association « Histoire et Patrimoine Peyruisiens » qui a organisé la manifestation. Christiane DUCROUX relate ensuite l’historique de ce regroupement d’associations créé en 2002 et compte 10 associations, puis invite chacun à consulter le site du Clapas qui vient d’être réorganisé et sur lequel on peut consulter les activités mises en place par toutes les associations adhérentes. L’adresse : www.le-clapas.fr La parole est ensuite donnée aux associations qui, tout au long de l’année, et chacune en son domaine, font un travail remarquable pour la protection du patrimoine mais proposent également des sorties, des expositions, des conférences. ALAUZA, créée en 2001 à Sainte-Croix-Alauze,
président : Jean-Pierre JANSSEN. LES AMIS DES ARTS à Reillanne, président : Robert
DEVAUX. HISTOIRE ET PATRIMOINE PEYRUISIENS à Peyruis,
présidente : Corinne POTY. AVEC/AUTOUR DU CLOCHER à Villeneuve, présidente :
Geneviève REY. L’ESCOLO DIS AUP à Forcalquier, président : René
MARTEL. Il s’agit d’une des plus anciennes associations du département. Elle
est aussi une des plus anciennes écoles félibréennes de Provence. PATRIMOINE DE VACHERES à Vachères, présidente :
Françoise Keller. CONFERENCE Nous proposons un extrait de cette présentation fort intéressante intitulée : « Fruits et baies sauvages comestibles ». « Le département des Alpes-Maritimes serait le plus riche
en plantes sauvages. La création de l’agriculture date de 10 000 ans ; elle
a supplanté peu à peu la cueillette des plantes. Aujourd’hui on y revient et
l’on cueille : Bienfaits des plantes : Nous ne citerons pas toutes les plantes abordées dans le diaporama de Madame MOTEL. En ce vaste domaine elle vous en apprendra plus au cours de balades-cueillettes. Elle vous montrera aussi comment les cuisiner, comment confectionner des sirops, des confitures, des produits soins de beauté et même réaliser vos « Fleurs de Bach ». Pour contacter Madame Frédérique MOTEL : milleetunefeuilles04et05@gmail.com - www.milleetunefeuilles.net Après cette si intéressante présentation, il est l’heure
de l’apéritif suivi du repas tiré du sac. RENDEZ-VOUS AUX 9e
Rencontres. Les 7e Rencontres du Clapas En 2014, à Sainte-Croix-à-Lauze et Vachères, elles ont été placées sous la présidence de M. Pourcin, conseiller général. Elles se sont tenues le 12 avril, préparées et animées avec grand talent par les associations Alauza et Patrimoine de Vachères. Il faut souligner la qualité exceptionnelle de l’accueil tout au long de cette journée. Nos très sincères remerciements à toute
l’équipe qui a pris en charge cette journée lourde à organiser et d’autant
plus complexe qu’elle se déroulait en deux lieux : Les 6e Rencontres du Clapas Le samedi 17 novembre 2012 à Forcalquier Présentation des activités Exposés - Echanges - Conférence illustrée Les Moulins et présentation du livret Moulins en Pays de Forcalquier par Maurice RICHAUD ; - Puis, en guise de prélude aux agapes prises en commun,
l'association Escolo dis Aup nous a enchantés d'airs provençaux repris en
choeur par l'assistance ; - L'archéologie préventive (Lois 2002 - 2003) permet de fouiller, d'analyser et de prélever des vestiges pour étudier les archives du sol mises au jour lors des travaux d'aménagements du territoire (voies ferrées, travaux routiers, parking...) et aussi lors des travaux privés. M. Mathias Dupuy, responsable du service départemental d'archéologie (conseil général 04), a présenté une conférence, Un an d'archéologie en Haute-Provence, sur les dernières découvertes en Antiquités et Moyen Age. Les différents sites explorés en 2012 ont été : l'église Saint-Marc d'Allemagne-en-Provence, Saint-Michel, Villosq, Moustiers-Sainte-Marie, Saint-Etienne-les-Orgues, la Ferme de Saint-Pierre à Céreste.
Une partie de l'assistance Récital Escolo dis Aup Pendant le repas La Conférence de M. Dupuy Les 5e Rencontres du Clapas Le samedi 16 octobre 2010 à Dauphin Présentation des activités Visite Exposés – Echanges Animations
Les 4e Rencontres du Clapas Le samedi 31 octobre 2009 à Villeneuve Présentation des activités Visites Exposés – Echanges
Les 3e Rencontres du Clapas Le samedi 11 octobre 2008 à Vachères et Sainte-Croix-à-Lauze
Présentation des activités
Visites Exposés -
Echanges
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